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Rencontre avec nos stars préférées


John Cho

Star Trek


"J'aimerais voir Sulu sortir avec l'extraterrestre à la peau verte."


Propos recueillis par Laurent De Groof © à Bruxelles (avril 2009).





Cinemaniacs : Quel entraînement faut-il suivre avant de commencer le tournage d'un Star Trek ?

John Cho : Nous avons suivi des cours de cascades quelques mois avant le début du tournage. Chris, Zach et moi-même, nous nous sommes entraînés tous les trois pour nos scènes physiques. Ce fut une grande expérience. Cela nous a rapprochés. C'était un peu comme se rendre à la Star Fleet Academy. (rires)

Cinemaniacs : Comment avez-vous été impliqué dans ce projet ? Etiez-vous fan de Star Trek ?

J. Cho : Non, je n'étais pas un Trekkie. J'ai suivi le procédé standard du casting, avec les auditions, etc. J'étais cependant un admirateur de George (ndlr Takei - qui incarnait son rôle dans la série originale). J'ai émigré de la Corée vers les Etats-Unis à un très jeune âge. Enfant, je ne voyais pas beaucoup de visages asiatiques à la télévision. Et lorsque c'était le cas, c’était des personnages très typés. C'était insultant. George Takei, tout comme la série en générale, était l'exception. Il inspirait un personnage positif et fort. Pour un gamin de 7 ans piloter un vaisseau spatial c'était le boulot le plus cool possible ! Je suis très heureux et honoré d'être associé à Star Trek. Lorsque j'ai appris la nouvelle d'un nouveau Star Trek, j'ai immédiatement contacté mon agent pour lui demander de me décrocher une audition. J'avais peur que mon profile de comique, pour lequel je suis plus connu aux Etats-Unis, joue en ma défaveur. Je voulais faire ce film.

Cinemaniacs : Quel fut votre approche du personnage ?

J. Cho : J'ai pris la décision de ne pas faire d'imitation. Cela n’aurait jamais fonctionné. Le personnage de Sulu et la série elle-même sont des icônes. George, lui-même, est devenu avec le temps une figure emblématique, son personnage a une personnalité très identifiable. Il aurait été dangereux d'en faire une copie. L'histoire de Sulu est très claire dans le scénario. Qui plus est, l'aspect physique du personnage m'a dicté son comportement. Dans la série, Sulu est principalement assis à sa console. C'est la première fois que je travaille sur un personnage qui est tant défini par ses mouvements.

Cinemaniacs : Etait-ce intimidant de rencontrer George Takei et de discuter de votre personnage avec lui ?

J. Cho : Non, pas particulièrement parce que je le connaissais. Il fait partie de la direction d’une troupe de théâtre dans laquelle j’ai travaillé. Nous nous sommes donc rencontrés à diverses occasions. C’est quelqu’un de très amical. Lorsque nous nous sommes vus avant le tournage du film, je lui ai fait part de mon inquiétude de ne pas être à sa hauteur. Il m'a répondu: "John, ne t'inquiète pas. On m'appellera bientôt le vieux qui jouait le rôle de John Cho.". (rires) Voilà à quel point George est quelqu'un de généreux et qui sait vous mettre à l'aise !

Cinemaniacs : Sulu est l'un des meilleurs pilotes de Starfleet. Et vous ?

J. Cho : (rires) Je ne sais pas. J'ai mon permis. Je dois le renouveler bientôt. (rires)

Cinemaniacs : Comment aimeriez-vous voir votre personnage évoluer dans les prochains films ?

J. Cho : J'aimerais voir Sulu sortir avec l'extraterrestre à la peau verte. (rires) Sinon, je ne sais pas. Ce n'est pas ma place d'influencer les scénaristes. Je pense qu'ils ont fait du très bon boulot jusqu'à présent.

Cinemaniacs : Y a-t-il eu des scènes coupées du film ?

J. Cho : Je ne m'en souviens pas... Je ne pense pas. Le film a été tourné il y a un an et demi. La sortie initiale a été postposée.

Cinemaniacs : Parlez-nous de JJ Abrams.

J. Cho : C'était très excitant. JJ est un conteur. Il est devenu très mature avec le temps. Il est au sommet de son art. C'est très intéressant de collaborer avec ce genre de personne. Je le comparerai à un super athlète qui, arrivé à un certain âge, a vu ses capacités physiques arriver au même niveau que ses capacités mentales. On s'aperçoit qu'il fonctionne à un niveau incroyable. Je me sens privilégié d'avoir pu assister à cela.

Cinemaniacs : Comment s'est déroulée votre collaboration avec les autres comédiens ?

J. Cho : C'était génial. J'ai été surpris de voir à quel point nous nous sommes bien entendus. Je n'ai malheureusement pas travaillé avec Leonard Nimoy. Mais je l'ai surpris en train de faire ses doublages sur le film. Il était justement en train d'enregistrer la mythique phrase "Espace, frontière de l’infini…". Je n'y croyais pas. Quelle chance ! (rires) Je l'ai vu faire. Après la première prise, il s'est retourné vers JJ qui lui a fait un geste d'approbation. C'est la première fois que je voyais JJ rester sans voix. (rires) Nous avons beaucoup ri pendant le tournage du film. Je n'ai pas tourné de scène avec Eric Bana mais il est vraiment extraordinaire. Je ne savais pas à quel point il avait de l'humour. Je n'arrêtais pas de lui dire qu'il était trop beau pour être aussi marrant. On ne peut pas avoir les deux.

Cinemaniacs : Avez-vous ressenti durant le tournage la pression de devoir satisfaire les fans ?

J. Cho : Oui. A un certain niveau, on veut faire du bon boulot. Star Trek représente beaucoup pour pas mal de gens. C'est comme organiser une soirée dans la maison de quelqu'un d'autre. Il faut faire attention aux meubles. Cela n'a pourtant jamais été un poids. Je crois que c'était l'objectif de JJ. Il a tout mis en place pour qu'on se sente à l'aise.

Cinemaniacs : Qu'espérez-vous pour ce film ?

J. Cho : J'espère que les spectateurs comprendront que nous n'avions que de bonnes intentions.

Cinemaniacs : Comment avez-vous commencé dans la comédie ?

J. Cho : Un peu par accident… J'ai débuté au collège. Je faisais partie d'un groupe de scénaristes. L'un d'eux dirigeait une pièce de théâtre. Un jour, il m'a demandé quelle était ma taille. Il m’a expliqué que l’un des ses comédiens était tombé malade et que son costume m’irait comme un gant. (rires) Il n’y avait que quelques lignes de dialogue. J’ai accepté et j’ai été pris au jeu. C’était fascinant.

Cinemaniacs : C'était plus facile que d'obtenir le rôle de Sulu.

J. Cho : (rires) Oui, à peine. J'ai attendu plusieurs mois avant d'avoir la réponse définitive. J'ai appris que j'avais le rôle durant ma lune de miel.

Cinemaniacs : Vous êtes avant tout connu pour des rôles comiques. Seriez-vous intéressé par des rôles de méchants ?

J. Cho : Si on me le propose, oui. (rires) J'adorerais jouer un méchant. J'en ai souvent discuté avec mon agent mais je n'en ai pas encore eu l'opportunité.

Cinemaniacs : Quelle orientation aimeriez-vous donner à votre carrière : la comédie ou la science-fiction ?

J. Cho : Si j'avais le choix, je dirais les deux. Passer de l'un à l'autre. Mais ce serait peut-être trop demander. (rires) J'aime faire différentes choses. Parfois, l'un complète l'autre. Dans Star Trek, il y a beaucoup d'humour. J'aime rechercher les petits moments où un personnage apparemment sérieux peut devenir amusant. Je trouve que cela le rend plus crédible. J'essaie de ne pas trop analyser ma carrière. Les choses arriveront, peu importe ce que je désire.

Cinemaniacs : Vos dialogues dans Star Trek ne comportent pas beaucoup de termes techniques (warp speed, etc) comparé aux autres films. Est-ce une aubaine pour les acteurs ?

J. Cho : C'est une très bonne question. Je n'avais pas remarqué. On était tellement occupé par l'action.

Cinemaniacs : Avez-vous des projets en cours ?

J. Cho : Oui, je viens de terminer le tournage d'un pilote pour la télévision, Flash Forward. J'espère qu'il sera choisi pour devenir une série. J'ai trouvé le concept fascinant. La série a été écrite par David Goyer - le scénariste de Batman Begins. En résumé, toutes les personnes sur terre perdent conscience durant deux minutes. Pendant cette période de temps, ils ont une vision de leur futur propre. Joseph Fiennes et moi interprétons des agents du F.B.I. qui essaient de remettre les morceaux du puzzle en place. Le mystère de la série est de résoudre l’énigme de ce qui s’est vraiment passé, à savoir si ce fu un accident ou quelque chose d’autre…

Cinemaniacs : Ne craignez-vous pas d'être prisonnier de votre personnage de Sulu ?

J. Cho : J'ai connu pire. Je ne crois pas. Je suis confiant. Je suis un survivant. (rires)