Rosario, onze ans, vit avec sa grand-mère malade, qui passe ses journées au lit, dans un appartement lugubre d’une banlieue de Naples. Il passe son temps avec ses amis entre un obscur bistrot et une maison de jeu. Ils fument, boivent et volent, imitant en cela les adultes qui les entourent. Leurs rires d’enfants ont fait place à un rictus étrange et ambigu, qui reflète surtout leurs expériences difficiles. Les réalisateurs de « Certi bambini » (basé sur un livre de Diego de Silva) racontent les péripéties de la vie de ces garçons, utilisant pour ce faire des flash-back détaillés qui viennent à Rosario pendant ses longs trajets en métro. Chaque fois que les portes du métro se ferment brusquement, le garçon nous emmène dans son passé récent et nous présente les trois personnes les plus importantes de sa vie : Santino, qu’il admire, Damiano, qu’il craint, et l’ensorcelante Caterina. Ce film fascinant montre de façon impitoyable combien il est facile, pour un enfant délaissé, de tomber dans les filets de la camorra napolitaine.